On n'a jamais raison trop tôt, on a raison. Point... C'est un peu radical et parfois on ne vit jamais assez longtemps pour le savoir. Dans nos urgences, des mots de maux, des clins d'œil et des coups de gueules, des propositions, des idées (parfois), des envies, transition toute faites pour toutes les belles...
17 Août 2020
Imaginez un instant que l'expertise de la Cour des comptes sur la filière EPR soit celle d'un médecin psychiatre, que les patients soient EDF, et son tuteur l'État, ou le contraire ; faut-il douter de l'issue de la consultation d'urgence sinon un grand et long repos à l'isolement pour cesser de nuire à autrui et à soi-même ? C'est sûrement par ce qu'hospitalisé sous contrainte à plusieurs reprises sur trois ans alors que je ne souhaitais principalement évoquer des alternatives qui me semblaient écologiques et sociales, les mettre en place et vivre l'expérience d'une forme de transition avant que l'effet de mode ne galvaude son sens profond avec lequel aujourd'hui tout semble permis.
Comment pouvons-nous, pourrions nous nous satisfaire du rapport de la Cour des Comptes sur la filière EPR ? Il me semble que la manière dont la Cour exprime ses critiques nous dit combien le pire est permis. Peut-être aurait-il fallu ajouter à la note de la filière les abandons aux USA, en Afrique du Sud dont les négociations n'ont pas du être gratuites ; de même que le bilan humain en Libye en lien avec la notion d'EPR. Ceci pour les aspects internationaux. Au niveau national, la création d'un corps de gendarmerie dédié à l'activité nucléaire et tout ce qui entre sous les champs de la surveillance, la protection et le contrôle des populations ne doit pas être non plus anecdotique dans l'ardoise nationale du projet EPR à Flamanville. Le coût écologique n'est pas moindre toutes proportions gardées. Les fallacieux arguments n'auront qu'amplifié les dégradations en cours.
Est-il utile de vous dire, vous préciser ce qu'est devenu le Cotentin avec tout cela ?
Utile de dire la violente arrogance des thuriféraires de l'atome, leur dogmatisme, leur suffisance laissant penser que tout leur appartient ?
Comment vous faire ressentir en quoi et comment ces spirales participent d'un abrutissement des populations qui s'inscrit dans le temps. Parfois même semble t-il avec méthode et acharnement !!! Un marche ou crève ! Accepte ou fuis ! Obéis ou n'existe pas !
Cette mélasse dont plus rien de bien, de sérieux, de correct, de réglo n'émerge malgré les milliards d'euros jetés par la fenêtre. Les niveaux d'exigences demandés aux populations sont sans communes mesures avec la permissivité accordée à ces consortium de l'atome. C'est une idée même de l'humanité, de l'humanisme qui se délite, s'effondre jours après jours sous nos yeux en toute impunité, à la limite avec les applaudissements du public. Né ici, et ce n'est pas ma faute, je ne suis pas chez moi pour autant, mais il n'est plus tenable de penser, croire ou laisser croire que le monde, les sociétés doivent être ainsi et ne pourraient fonctionner que comme ça. On le voit de toute manière, ça ne marche pas. C'est une insulte à l'intelligence dont les dérives locales ne sont que les prémices de pires. La mise en tension du territoire d'accueil a aussi des coûts. L'état sanitaire et social du Cotentin devrait être un sujet de préoccupation majeur, autrement qu'en espérant les largesses des propriétaires économiques des lieux. Logement, emplois précaires, santé, déplacements... L'explosion de solidarités politiques aussi anciennes que le CNPE de Flamanville.
Tout ici depuis le démarrage du chantier n'aura servi qu'à accentuer des inégalités tout en creusant des déficits. Fin 2017, EDF en accusait un de 33 milliards d'euros selon la Cour des comptes (début 2019 et son rapport sur la politique salariale d'EDF).
Si l'on cherche aujourd'hui à donner un sens, une « valeur professionnelle » à l'ensemble ne sommes-nous pas très proche du zéro ? Les entourloupes manipulatoires et manipulatrices ne peuvent être considérées comme une « qualité professionnelle », surtout avec ce genre de projet. Quels sens et quelles « valeurs » économiques donner à cet ensemble, ou d'un déficit, on creuse encore plus pour laisser penser que le volume de travail qu'il représente (x4,5 par rapport au devis) et son échec technologique dont EDF ne calcule même plus la rentabilité, peut-on encore se gausser d'un tel résultat si l'on ajoute tout ce qui aura été réalisé, construit en lien avec cette gabegie ?
Où sont les compétences, la rigueur, la qualité que les populations, les salariés sont ou seraient en droit d'attendre ? Que celles-ci soient pour ou contre le nucléaire le clivage constaté est aussi cruel, qu'injuste et incohérent. Ceux qui se seront gavés sur un échec comme celui-ci doivent rendre des comptes aux populations, aux élus locaux, à tous ceux qui se soucient d'élaborer un monde moins dangereux. C'est dans l'ensemble une belle manière de représenter l'impact des « croyances ». Les violences de divers registres utilisées pour faire accepter l'inacceptable ne sont pas à la hauteur, à l'idée, au sens et à l'image d'un pays comme le nôtre. Ceux là même qui se revendiquent « fleurons nationaux et internationaux » sont les premiers fossoyeurs des transitions nécessaires à l'humanité. Et du respect des cadres, codes et lois imposés à toutes et tous par cet État de Droit qui ne fait plus que de travers.
Nous ne pouvons, ni ne devons accepter de penser faire société sur autant de mensonges, de malfaçons, de dissimulations... C'est à ce point lassant de constater que nous ne serions que des rats de laboratoires. Celui que je suis n'a pas quitté le navire et ne pense pas le quitter comme ça. Même fatigué, rincé, lassé de tant de malhonnêteté, il reste de la force pour la révolte. « Cobayes et otages » nous le sommes tous mais les dominances stériles voire contre productives exercées par l'acharnement à donner quitus à la filière atomique n'avait déjà que peu de sens, il n'en n'a plus. Nous ne pouvons plus être et rester les cobayes de l'acceptation du pire en faisant « croire » que tout va pour le mieux dans le meilleur des mondes (atomiques) possibles.
Le sens de l'engagement, celui du respect des composantes de base de nos organisations politiques, le citoyen, la citoyenne, se trouvent là, sous nos yeux, laminés par l'entretien décervelé de la filière. De même que vous ne pouvez ignorer la quantités d'installations en France, en Europe et dans le monde dont la « qualité » industrielle met en péril, en danger, en stress beaucoup sur la planète, le politique doit dire, agir et faire faire autrement pour ouvrir de nouveaux chemins de paix. Merci de prendre en considération l'immensité de ma fâcherie, un peu honteux d'avoir penser que...
Et cela va bien au-delà d'une immense fâcherie. La compagnie d'assurance sollicitée fin décembre 2019 pour assurer un logement à Flamanville, celle à la pensée ovale et qui ne peut par conséquent guère tourner rond, m'apprend que le risque nucléaire n'est pas couvert pour les populations, leurs habitations même dans zone PPI. Cocasse de l'apprendre comme ça, qui plus est avant le confinement et l'arrêt brutal de nombre d'activités commerçantes où les compagnies d'assurances furent et sont encore, aux abonnés absents. Allez voir et constater vous même comment le risque industriel est considéré et présenté sur leurs sites internet pour vous en rendre compte. C'est ridicule.
Se défaussant sur l'État en cas de problèmes. Plus aptes à mettre en avant les risques de catastrophes naturelles est-ce une manière d'occulter des risques alors que l'État élabore des PPI ? En lien avec les collectivités locales et territoriales, les corps constitués, les populations... En théorie ! Qui sait par exemple dans une zone PPI d'un CNPE, dans quelle ville il pourra se rendre en cas d'évacuation ordonnée, c'est à dire sur ordre, et non pas en rang, par deux, au pas cadencé des injonctions contradictoires ? Peu...
N'est-ce pas là en terme d'assurance de l'argent un peu facilement gagné ?
Que devient leurs rôles dans le principe même de l'assurance si rien n'est prévu ?
Si le risque n'est pas couvert il n'existe pas ou il n'est pas assurable ? Mais si l'État organise, élabore, prévoit des plans d'évacuation autour des CNPE, c'est que le risque existe non ? Enjoindre à assurer vaut acceptation du risque alors que le supprimer serait beaucoup plus facile et moins dangereux pour tout le monde. Plus économique de surcroît.
En parallèle de cet échec industriel, les assurances ne lésinent pas sur les exigences qu'elles demandes aux projets émergeants, l'exemple de la garantie décennale pour les constructeurs de maisons isolées en paille en est un parmi tant d'autres. En regard du bilan de la filière atomique et des premiers mois de l'année 2020 c'est honteux.
Consanguins, la banque n'est jamais très loin de l'assurance. Ou le contraire. Le rapport nous dit combien celles-ci ne sont pas perdantes dans le projet de Flamanville, si l'on ajoute les manières dont elles captent leurs frais au détriment, souvent des populations les plus fragiles ; voici donc, encore, de l'argent en masse « bien » et facilement gagné. Toujours gagnantes, profitant des réussites comme des échecs... Tout ça pour ça !!! Toujours à creuser des écarts, pour rendre les gens plus ad-dictes à la bêtise du monde ?
Continuer d'encourager ces mécanismes est la meilleure façon de déliter encore un peu plus la société, d'accentuer les pertes de confiances, de fabriquer les terreaux de la barbarie ainsi que ceux des pires théories conspirationnistes. En cela, votre responsabilité politique, mais pas que, est plus qu'engagée.
Élaborer des scénarios alternatifs à l'EPR et la filière nucléaire en 2005 avec le budget actualisé du projet aurait eut une autre allure. Se permettre de changer les règles en cours de projet, c'est l'idée même d'une société sans nucléaire qui s'éloigne toujours un peu plus. La trahison que cela représente n'a pas d'égal. Car de la décision de se doter d'un parc électro nucléaire non débattue devant la représentation nationale, la multiplication des risques, des passe- droits, des pirouettes pour renforcer la filière nucléaire détruisent les socles fondateurs de la République. La pirouette de l'EPR2, nouveau, plus simple, coûterait environ 46 milliards d'euros. Et la manne financière qu'il faudrait attribuer pour le démantèlement nous aliène un peu plus à la filière.
Comment faire confiance à ces olibrius ?
Surtout dites leurs bien de porter le masque partout où ils vont... Et de cesser de prendre le Cotentin pour le paillasson de leur mégalomanie pathologique, ce territoire dont la croute montre plus que des signes de faiblesses. Dites leurs pour moi et pour beaucoup, merci...Les personnes qui se font financer ces projets en arguant de je ne sais quoi, trahisse le politique, la politique, le monde entier. Cela n'aura que trop duré. Quand en plus le pays finance la défense armée de tant de malversations, cela me donne l'impression que l'on protège du grand banditisme et me fait douter d'une issue paisible.
Pour finir, et au-delà de la critique, la contestation du monde atomique, c'est par ce qu'il me semble possible et pas si compliqué que cela d'orienter les sociétés vers un autrement plus sobre, plus efficient, plus écologique pour ouvrir des chemins d'avenir apaisés. Moins belliqueux, moins dé-raisonnés alors que « nos conforts » masquent les réalités d'autres, ailleurs, plus loin, sans que nous n'en n'ayons réellement conscience. Qu'il soit humain ou écologique, mais il est surtout les deux, le bilan couvert par le spectre du complexe militaro-industriel à la sauce atomique et ce, quel que soit l'étendard, le drapeau sous lequel il s'aligne, défile, pavoise est bien trop médiocre pour accéder au rang de pilier de nos démocraties à moderniser. Ce n'est pas avec l'atome comme moteur que nous y parviendrons.
Ne laissez pas, ne laissez plus, ne laissons pas, ne laissons plus diriger nos consciences, nos vie aux avenirs trop incertains par le joug de ces surenchères qui nous conduisent toujours plus vite à la catastrophe. Si l'on considère que jusque là tout s'est bien passé ! La catastrophe en cours, sous nos yeux, ne peut s'inscrire de manière perpétuelle dans les gènes, les codes, l'esprit de l'humanité, et le sens politique à donner à cela est aujourd'hui plus qu'essentiel.