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AL3ES, Agence Locale de l'Écologie, de l'Énergie, de l'Économie et de la Solidarité....

On n'a jamais raison trop tôt, on a raison. Point... C'est un peu radical et parfois on ne vit jamais assez longtemps pour le savoir. Dans nos urgences, des mots de maux, des clins d'œil et des coups de gueules, des propositions, des idées (parfois), des envies, transition toute faites pour toutes les belles...

Si rien ne change le ciel devient...

N'étant peu attiré par les usines à pétition, étant très peu signataire je ne vois pas pourquoi user de ce moyen pour agir. Comme une lettre morte (ou pas), je voulais attirer votre attention sur un appel à projet sur le Cotentin. Si j'aurais aimé y concourir ça ne m'est pas possible dans les formes actuelles. Au bout d'une série de moments téléphoniques, on m'a renvoyé vers la CAC. J'ai adressé ces mots à la personne ressource et je vous les transmets ci-dessous.

Lettre à la CAC...

S’il faut se réjouir que la communauté s’inscrive dans le soutien de projets liés à l’Économie Sociale et Solidaire, je reste perplexe quant aux sommes attribuées qui font en fait bien pingre en regard des enjeux mais aussi par le fait que AREVA soutien l’appel dans le cadre de son Plan de Revitalisation comme inscrit dans le règlement… Évidemment cela ne va choquer personne tellement AREVA fait partie de l’ADN du territoire mais pour moi, AREVA n’a rien n’à voir avec l’ESS.
S’il ne faut sûrement pas cracher sur les différentes formes de soutien à l’ESS je souligne que beaucoup dans le domaine aimeraient être soutenus comme peut l’être AREVA et consorts dans le nucléaire. On pourrait se dire qu’avec les milliards obtenus l’an dernier (2016) c’est bien la moindre des choses de redistribuer des miettes, même si je n’ai pas connaissance du budget attribué par AREVA pour le soutien à l’ESS. Je ne comprends pas pourquoi le politique dans son grand ensemble local se tourne donc vers l’entreprise pour financer son appel à projet. Dommage donc que les projets aient à passer par le filtre « AREVA », et je me demande si cet appel à projet aurait eut lieu si AREVA n’avait pas abondé au financement. Je rappelle que la dotation globale est de 12000€ avec un maximum de 4000 par lauréat.

 

Si rien ne change le ciel devient...

L’article 5 fait état de la composition du jury où l’on retrouve parmi les institutionnels la présence d’une personne d’AREVA. Il est précisé à la suite de cette présentation que si des contraintes l’exigent, le jury pourra être modifié.

Je me demande si nous n’atteignons pas là le point zéro de la politique, d’une belle idée de territoire, la CAC, qui en arrive, à peine installée à pourfendre le sens profond de l’Économie Sociale et Solidaire, en tentant de capter les énergies, mouvements, programmes, projets et actions alternatifs et d’alternatives pour entrer dans le Plan de Revitalisation d’AREVA ?

Est-ce accepter de fait l’énergie nucléaire que de concourir où seul ceux qui auront prêté allégeance seront soutenus ?

Si rien ne change le ciel devient...

Est-ce que des associations de végétariens ou de Végans concourraient à des projets financés par Charal ou un abattoir ?

Est-ce que Kokopelli participerait à un appel à projet où Monsanto serait dans le jury ?

Je ne sais pas si cela est d’ordre éthique, philosophique, déontologique, si c’est une question de principes ou de cohérences entre ce que l’on pense être et ce que l’on pense du monde, mais ça reste un peu fort en chocolat et je comprends qu’à l’ouest, où l’on se complait rien ne change.

Est-ce que ça dit la grande faiblesse du politique ?

Est-ce AREVA tente de redorer son blason ? Quand on sait comment leurs compétences mettent en péril nos localités, je reste intimement convaincu que l’ESS à pour but de nous faire tendre vers le démantèlement des mastodontes industriels qui ne résolvent aucun problèmes du monde et de la société.

Serions-nous capables d’exercer des contraintes sur la CAC pour faire sortir du projet AREVA qui à mon sens n’a pas grand chose à voir avec l’Économie Sociale et Solidaire ? Si cela n’engage que moi pour le moment je ne doute pas de trouver du monde pour souligner cette antinomie. Il me paraît donc évident de ne pas concourir pour cet appel à projet.

Je n’ai pas d’autres objectifs que de souligner cette incohérence qui servira plus AREVA que les acteurs de l’ESS qui s’ils ont une once de conscience ne devraient pas participer à cet appel à projet. Si éveiller les consciences du territoire dans ses grandes composantes reste difficile tellement celles-ci auront été bradées sur l’hôtel du saint pognon, c’est aussi et sûrement en disant les choses, sans pour autant vouloir être agressif, qu’elles sortiront de leur léthargie.

Dois-je être surpris d’en être surpris ? 

Si le Cotentin s’était donné la peine de porter attention à quelques projets pas si vieux que cela, nous n’en serions pas au premier appel à projet dans l’ESS. Si un minimum de volonté avait été affiché pour tenter quelques petites choses de rien en regard des milliards engloutis localement dans la création de fuites et de porosité, nous n’en serions pas là non plus. Ça pose une question sur la définition de l’acceptation du risque, qu’il soit industriel, économique, sanitaire ou écologique. Il y a moins de risque à dire les choses comme ça pour ouvrir un débat sur ces définitions et tenter de chercher à savoir comment effectivement revitaliser le territoire, l’emploi et l’activité sinon l’attractivité et sa santé.

Les tendances lourdes en la matière soulèvent quelques inquiétudes tout de même !

 

Franck Leblond le 03 octobre 2017.

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